Moulin de Gros-Fays

C’est ici, à l’écart du village et en fonction de la force motrice disponible grâce au ruisseau de Bonne Soc, que l’on construisit jadis un moulin à farine. Elément important de la vie rurale, il remonte au minimum à l’an 1619 tout en étant certainement plus ancien. Il comportait deux roues hydrauliques entrainant 3 paires de meules qui, selon leur qualité de pierre et de taille, donnaient un produit allant de la farine aux aliments pour le bétail. Au fil des ans, des équipements sont progressivement ajoutés : forge, scierie et une ferme, assurant à l’exploitant des revenus diversifiés.

Au 20ème siècle, une machine à vapeur permet de palier aux variations du débit d’eau et assure la production d’électricité de la scierie. Une génératrice alimentera même le village en électricité avant son raccordement au réseau ! Ces productions cessent en 1967, entraînant la disparition des roues et des hangars de la scierie. 

Haut lieu de la résistance locale durant la Seconde Guerre mondiale, Jean Gustin, meunier à Gros-Fays, fut l’âme de cette résistance. Il recruta et forma plusieurs équipes de maquisards et participa à de nombreux sabotages, comme le déboulonnage de quelques rails dans le tunnel courbé de Pondrôme et l’envoi, en morceaux, du train qui avait été arrêté plus haut vers Thanville. Une rafle monstre eut lieu dans toute la région les 25-26 mai 1944. Plusieurs d’entre eux, comme les Bourgmestres de Gros-Fays et d’Alle, restèrent dans les camps de concentration. Une plaque commémorative apposée sur le moulin rappelle cette triste période.

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