Patrimoine naturel
La région apparaît comme un large et haut plateau rocheux avec beaucoup de reliefs: pierre, vallées aux versants souvent très profonds, plateaux agricoles vallonnés ou encore grandes étendues forestières qui caractérisent particulièrement l’Ardenne centrale. La région appartient au modèle d’Openfield, un paysage à champs ouverts.
Cependant, sur le haut plateau de la région, la qualité médiocre à moyenne des sols et les conditions climatiques plus rigoureuses ont favorisé le développement de l’herbage comme activité agricole principale. Cela signifie que le bétail y consomme l’herbe sur place. Les bois s’y répartissent en parcelles ou en forêt dense. Dû à l’abandon des pratiques agricoles à la fin du 19e siècle, vous verrez aujourd’hui de plus en plus d’arbres résineux dans les forêts. Quant aux labours, ils occupent une partie du plateau ainsi que les versants moins pentus.
Les paysages de l’Ardenne du nord-est ont, quant à eux, évolué de manière singulière. Au contact du Pays de Herve, le plateau nord-est a connu le développement de paysages de type bocage. Il s’agit d’une configuration plus rare, où haies ou des arbustes ferment partiellement les prairies. Sur l’ensemble de la région, l’habitat est relativement homogène, caractérisé par des groupements de maisons en villages et hameaux. À l’ouest, les charmants villages sont plutôt concentrés tandis qu’à l’est ils sont moins denses. Le noyau traditionnel du village se constitue généralement de maisons disposées de manière désordonnée et séparée par des jardins et des prairies.
Patrimoine bâti
La bâtisse traditionnelle ardennaise a été conçue pour répondre aux conditions climatiques difficiles, à savoir froides et humides. Pour protéger du froid et diminuer les prises aux vents, vous pourrez observer que les matériaux utilisés à l’extérieur sont des pierre basse et épaisse, et une toiture à faible pente. Afin de limiter davantage la perte de chaleur, la forme générale du bâtiment est un sol bloc et de plan carré. L’orientation du bâtiment joue également son rôle.
Le pignon des maisons, éclairés par de nombreuses fenêtres, est exposé au sud pour maximiser l’apport solaire. Tandis que les accès aux différentes parties de l’habitation se font généralement par le mur est. Au nord et à l’ouest, les murs sont aveugles pour protéger la maison des vents froids du nord et des pluies de l’ouest. À l’intérieur, l’organisation participe aussi à la protection globale de la maison. Accolée à la partie habitée, l’étable assure un tampon thermique efficace grâce à la chaleur dégagée par le bétail. Enfin, les réserves de foin, rangées sous la toiture, sont un matelas isolant naturel.
Les bâtisses dominantes sont ce qu’on appelle « ferme unifaîtière tricellulaire ». Vous pourrez en observer beaucoup dans les charmants villages d’Ardenne. Il s’agit d’une ferme en un seul bloc divisé en trois tranches étroites : le logis, l’étable et la grange. Il s’agit de bâtiments massifs d’un à deux niveaux, sous une toiture d’ardoises un peu pentue. Nous pouvons reconnaitre les plus anciennes habitations traditionnelles grâce à leur toiture, faite de « chèrbins ». Des pièces d’ardoises épaisses en forme d’écaille asymétrique et fichée dans un lit d’argile. Sur les façades, le schiste et le grès schisteux sont des roches très caractéristiques de la région; des pierres aux nuances grises, qui constituent la majorité des maçonneries. Avant, nous recouvrions les pierres d’un enduit ou d’un badigeon de teinte claire.